L’Alhambra: Palais, Tours et édifices (2/7)

(les Palais Nasrides de l’Alhambra, suite)

La Tour de Comares et le Salon des Ambassadeurs (ou Salon de Comares) 

La Tour de Comares s’impose à l’extrémité du Patio de los Arrayanes (Cour des Myrtes). On y accède par la Salle de la Barca. Le Salon des Ambassadeurs est le séjour le plus grand et le plus élevé du palais. Il a été construit au second tiers du XIVème siècle sous le règne de Yusuf I, en ayant à cette époque la fonction principale de salle d’audience privée du sultan.

C’est une pièce carré de 11 mètre de côté et de 18 mètres de haut. Le sol est aujourd’hui en carreaux d’argile, mais anciennement il ‘s’agissait de marbre. On peut observer en son centre une surface carré avec le nom d’Allah écrit sur des azulejos.

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Salon de Comares

C’est un lieu rempli de poésie, de louanges à Dieu et à l’Emir accompagnées de fragments du Coran. Le moindre centimètre du mur est recouvert par  un élément décoratif. Sur les côtés, des neuf alcôves (chambres à coucher) que distribuent les côtés de la salle, la centrale du côté nord était celle du sultan. Les fenêtres qu’on y trouve étaient anciennement fermées par des jalousies de bois aux vitraux colorés que l’on appelait cumarias, d’où l’origine de Comares. Tous les murs sont recouverts de stuc avec des motifs floraux, d’étoiles, d’écriture etc… et les soubassements sont fait d’azulejos. Avec de l’or sur les reliefs et des couleurs claires dans les renfoncements, la salle est aussi polychromée. Avec ses jeux de lumière et son ambiance courtisane qui ne nous sont pas parvenus intacts, la salle devait être l’une des plus impressionnantes du monde islamique. Des braseros chauffaient la pièce et la lumière était assurée par des lampes à huile. Le toit de forme cubique constitue une autre particularité du Salon des Ambassadeurs : on y retrouve une représentation des sept ciels de la culture musulmane, situés les uns au dessus des autres – le Coran dit qu’au dessus d’eux se trouve le trône de Dieu – et tout le plafond est rempli d’étoiles, au nombre de 150 !

Patio de los Arrayanes

Le plafond est donc une représentation de l’univers, peut-être l’une des plus réussies du moyen-âge. Les étoiles superposées en différents niveaux sont réalisées en bois de cèdre avec des incrustations de différentes couleurs. L’ « Escabel », le niveau au centre et le plus élevé, est suivant les récits coraniques celui de Dieu (Allah). Depuis ce niveau, les motifs géométriques se répètent en divisant le plafond en sept espaces, les sept ciels qui descendent successivement jusqu’à notre monde : le 7 est un des chiffres symbolique par excellence.  Le Roi trônant sous ce plafond ainsi décoré, cet usage symbologique a pour but de légitimer le souverain dans sa fonction de représentant (« jalifa », qui a donné califat) de Dieu sur terre. Mais la symbologie  de la salle va plus loin : les quatre diagonales du plafond de Comares représentent les quatre rivières du Paradis et l’Arbre du Monde (ou Axis Mundi), qui prend racine depuis l’Escabel, s’étend à travers tout l’univers. De plus, les 9 alcôves (3 sur chaque mur), plus les 3 omises pour créer le passage à la Sala de la Baraka, sont une référence aux 12 maisons zodiacales, en référence directe avec le septième ciel qui trouve sa place à la même hauteur.

En ressortant par le Patio de los Arrayanes, sur le côté gauche, un arc donne accès à un passage par lequel on accède à une zone privée du monarque, le « Harén » (Haram signifie lieu privé en arabe). On accède alors au Palais des Lions.

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