l’Andalousie au Moyen-Âge: al-Andalus (2/3)
Al-Andalus
En pleine lutte entre Rodrigue et les successeurs de Wittiza en711, après l’incursion militaire de Tarik, la Bataille du Guadalete et les campagnes de Musa qui s’ensuivirent, se produisit la chute du pouvoir wisigoth et l’invasion musulmane de la Péninsule Ibérique (une thèse soutenue par un petit groupe d’auteur dont Ignacio Olagüe considère plutôt une révolution islamique). Dès lors, et jusqu’à la prise de Grenade en 1492, les territoires péninsulaires sous domination islamique furent nommés génériquement al-Andalus, une terre dont l’histoire consiste en une succession de divers états musulmans.
L’Emirat de Cordoue, qui dépendait politiquement et religieusement, à l’origine, du califat omeyyade de Damas, trouva son indépendance en 756 avec Abderraman I, cessant ainsi d’être un territoire périphérique pour devenir un centre de décision politique. Mais des révoltes internes comme celle menée par muladi Omar ibn Hafsun, natif de Ronda, conduisent à la fin de l’émirat indépendant entre 880 et 918. Les luttes internes furent une constante en al-Andalus, en raison des intérêts propres des diverses communautés raciales et religieuses qui y vivaient. L’aristocratie arabe eut fréquemment à faire à l’opposition berbère, hispano-romaine, mozarabe, muladi, juive, slave et aux communautés d’esclaves affranchis du nord de la péninsule ou d’Europe centrale.
L’importance du pouvoir omeyyade prit toute sa signification avec la proclamation du Califat de Cordoue en 912 par Abderramán III, qui se proclama calife, consumant ainsi la rupture de la dépendance religieuse vis-à-vis de l’orient. Bien que les limites territoriales du territoire d’alors dépassaient celles de l’actuelle Andalousie, la vallée du Guadalquivir faisait toutefois figure d’axe du pouvoir musulman dans la péninsule, avec sa capitale Cordoue, la ville la plus peuplée, siège de la grande mosquée, à proximité de laquelle se trouvait Medina Azahara, la cité aulique symbole du nouveau pouvoir califal. Au nord du Guadiana, les cités militaires de Mérida, Tolède et Saragosse constituent des foyers de révoltes incessantes.
La division interne encouragée par Almanzor et ses descendants, les amiries, déclencha la fitna (guerre civile). La destitution d’Hisham III et l’abolition du califat en 1031 eut pour conséquence l’indépendance des cœurs dominés par les clans arabes, berbères ou slaves et la fragmentation de l’état omeyyade en une multitude de royaumes connus comme les premières Taifas. Dans ce nouveau contexte, la Taifa de Séville, qui atteint un grand pouvoir sous les monarques abbadides al-Mutadid et al-Mutamid joua un rôle important, en étendant notamment son influence à Murcia, au sud du Portugal et la majeure partie de l’Andalousie d’aujourd’hui, à l’exception de la Taifa Ziri de Grenade.
< page précédente | page suivante >
Laisser un commentaire