l’Andalousie au Moyen-Âge : al-Andalus (3/3)
Après la conquête de Tolède en 1085 par Alphonse VI de León, la menace castellano-léonaise s’intensifia continuellement en al-Andalus. Les rois de Séville, Grenade et Badajoz s’allièrent donc et demandèrent l’aide militaire des almoravides. Cette coalisions put vaincre les chrétien à la bataille de Sagrajas en 1086, mais de nouvelles offensives chrétiennes (prise du château d’Aledo, dans la province de Murcia) allaient bientôt conduire au blocus des routes entre la Taifa de Séville et les Taifas de l’est d’al-Andalus. Pour cela, le roi de Séville réclama une seconde fois l’aide de l’Emir almoravide Yusuf ibn Tasufin, qui reposa le pied en Espagne en 1088, mais pas tant pour combattre les chrétiens que pour conquérir, l’une après l’autre, toutes les Taifas et imposer le
pouvoir almoravide en al-Andalus, en installant se nouvelle capitale à Grenade. Il gouverna jusqu’à la moitié du XIIème siècle, alors que l’expansion almohade au nord de l’Afrique affaiblissait militairement les almoravides, dont l’unité fut mise à mal conduisant à une période de secondes Taifas, entre 1144 et 1170. Ces Taifas furent ensuite récupérées par les almohades, qui établirent leur capitale à Séville, en parvenant même à stopper ponctuellement l’avancé chrétienne avec de grandes victoires comme celle de la bataille d’Alarcos en 1195. Par contre, les almohades éprouvèrent dès le début des difficultés à maintenir la cohésion en al-Andalus, en particulier à Grenade et dans la partie est de l’Andalousie, où résistait farouchement Muhammad ibn Mardanis, le « roi loup », appuyé par les chrétiens.
Finalement, après l’appel à la croisade en al-Andalus du Pape Innocent III, la victoire de la coalition chrétienne à la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 marqua le début du déclin almohade, non seulement par la défaite qui en résulta
mais aussi par la mort du calife Muhammad an-Nasir qui s’ensuivit, et qui allait ouvrir une période de luttes successorales qui provoqua l’effondrement du califat almohade et détermina une période de troisième Taifas, ainsi que l’ascension des mérinides au Maghreb. En 1232, Muhammad I se proclama émir d’Arjona, Jaén, Guadix et Baza, et en 1237, de Grenade, fondant le royaume nasride de Grenade, le dernier état musulman en Espagne.
L’Andalousie et la Couronne de Castille
La faiblesse qui suivit la désintégration du pouvoir almohade et la subséquente création des troisièmes Taifas favorisa la rapide conquête ou « Reconquista » chrétienne des terres de la vallée du Guadalquivir par San Fernando et Alphonse X de Castille (dit le Sage). Baeza fut prise en 1227, Cordoue en 1236, Jaén en 1246 et Séville en 1248 faisant apparaître les germes de l’Andalousie historique conditionnée par le séjour de la population musulmane (les mudéjares), la repopulation du peuple chrétien en provenance des terres péninsulaires plus septentrionales, par la colonisation de marchands étrangers et par un long processus de féodalisation du territoire andalou. Tout ceci sous l’influence du royaume nasride de Grenade et sous la menace des incursions mérinides, définitivement défait lors de la bataille de Tarifa en 1340.
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