PARTIE II: MOTIFS VÉGÉTAUX (Alhambra)
Bien que les ornements végétaux existent déjà dans les arts préexistants, ils acquièrent avec l’art musulman une place essentielle et centrale, décorant de grandes superficies, jusqu’à des murs entiers. Ce regard posé sur tout ce que représente la nature trouve son explication dans la foi religieuse, les références multiples au paradis du Coran, entendu comme le « Jardin du Bonheur ».
On peut classer cet ornement végétal en deux grands groupes ; le premier est attribué à l’intégration d’éléments pouvant être qualifiés d’un « naturalisme plus pur », avec fleurs, plantes, arbres, pins, coquillages… Les murs de l’ Alhambra sont couverts de ces motifs ; ainsi l’arc mitral donnant accès à la Sala de la Barca ; on y observe cinq arbres de chaque côté de l’arc, chacun avec son tronc, ses différentes feuilles et fruits, représentant les jardins de l’Eden. Un autre élément très présent, peut-être le plus important, est celui des coquillages, symbolisant l’eau, la bénédiction et la parole d’Allah. Cette symbolique est évidente dans les oratoires, comme ceux du Mexuar et du Partal, où les coquillages apparaissent toujours au nombre de trois, couronnant le Mihrab.
L’autre type d’ornement végétal (on peut l’admirer dans les Palais Nasrides de l’ Alhambra), que l’on pourrait qualifier de « naturalisme abstrait » est l’arabesque ; les formes végétales se dénaturalisent et se convertissent en un motif répétitif et géométrique. L’arabesque est donc un dessin « géométrique », dont l’élément principal est une tige, qui s’étend comme une ligne continue, en faisant des tours, sans limite de croissance, tout au long de la superficie du dessin. De cette tige se scinde une série de tiges secondaires touffues desquelles surgissent des feuilles, férules ou grappes venant remplir les espaces vides. La symétrie et l’harmonie avec lesquelles l’arabesque couvre les espaces sont basées sur les mêmes principes mathématiques qui régissent la décoration géométrique pure. Sous certains aspects, ce type de dessin atteint une telle abstraction qu’il n’existe même plus la tige conductrice ;le dessin consiste alors en la superposition de motifs apparemment végétaux, qui de manières dynamique et rythmique, conquièrent l’espace entier. L’arabesque est l’ un des motifs le plus fréquent, observé sur les stucs qui décorent les murs de l’ Alhambra.
Pour en savoir plus sur la décoration et l’ornementation dans l’architecture islamique, rendez-vous aux articles suivants :
PARTIE I : LES MOTIFS EPIGRAPHIQUES
PARTIE III : LES MOTIFS GEOMETRIQUES
Dans ce même chapitre, articles présentant les techniques décoratives les plus courantes rencontrées dans l’architecture islamique
LE STUC
LES MOCARABES
LE BOIS
LA CERAMIQUE
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