Opéra, opérette et zarzuela en Andalousie

I / Opéra – Carmen : « A tout seigneur, tout honneur »

Carmen, dont l’action se situe à Séville et environs, vers 1820, est l’un des opéras le plus joué au monde.

Le 1° acte se passe sur une place sévillane, entre la caserne d’Alcala de Guadaira* et une manufacture de tabac*. Dans cette manufacture ne travaillent que des femmes, mais le brigadier navarrais ne sait pas si elles sont jolies, car « les Andalouses lui font peur », et il préfère éviter « leur regard brûlant ». Tout le monde connaît la très célèbre habanera* « l’amour est un oiseau rebelle », inspirée de celle du compositeur basque espagnol, Sebastian Yradier. Carmen, gitane, cigarière, chante qu’elle ira « danser la séguédille*et boire du manzilla* ».

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Affiche pour la création de Carmen (1875)

A l’acte 2, le chœur loue l’intrépidité du torero Escamillo qui s’est couvert de gloire aux dernières courses de Grenade. Carmen exécute une danse suggestive et ensorcelante pour son amoureux, Don José.

L’acte 3 se déroule dans le repaire des contrebandiers, site montagnard pittoresque et sauvage de la campagne de Séville.

Nous retrouvons la Plaza de Toros – devant les murs et l’entrée des arènes – à l’acte 4.

Georges Bizet (1838-1875) a composé cet opéra-comique sur un livret d’Henri Meilhac  et de Ludovic Halévy, d’après une nouvelle librement inspirée de Prosper Mérimée, « Carmen ». Georges Bizet n’a pas voulu faire un voyage d’études en Espagne : « cela ne ferait que me troubler ». Il ne voulait pas imiter une Espagne exotique, mais la rêver. Cet opéra a été créé le 3 mars 1875 à Paris. Une statue de Carmen est érigée à Séville, en face de la Place de Taureaux (Plaza de Toro) de la Maestranza.

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Statue de Carmen à Séville

* Alcala de Guadaira

Commune d’Espagne, dans la province de Séville.

* Fabrique Royale de Tabac

Cette grande bâtisse construite au 18° siècle est aujourd’hui le siège de l’Université Hispalense (de Hispalis, nom romain de Séville), et abrite une partie de ses services et facultés. Pour la délicatesse de leurs gestes, les femmes y étaient majoritairement employées; c’étaient les cigarières. Le commerce du tabac, plante importée des colonies, se faisait avec l’Amérique.

* Habanera

De « Habana », la Havane. Danse cubaine ou afro-cubaine, d’origine espagnole. De rythme binaire (2/4) et syncopé, elle est proche du tango.

* Séguédille, Seguidilla (de seguida, suite)

Danse populaire andalouse, remontant au 16° siècle, en mesure ternaire et de mouvement plus ou moins vif, selon les cas. En général exécutée à la guitare, elle est accompagnée par les castagnettes.

* Manzanilla = camomille

Vin de Jerez, très sec, à saveur aromatique et légèrement amère.

* La « Carmen » de Prosper Mérimée

Prosper Mérimée (1803-1870) fit deux voyages en Espagne. Il était ami avec la mère d’Eugénie de Montijo et le resta avec cette dernière, devenue impératrice. Il séjourna en Andalousie où il mena des recherches archéologiques sur le passé romain de la région, et anthropologiques sur le peuple gitan. Le spectacle de la sortie des cigarières, à la manufacture inspire alors l’écrivain. Il « tient » l’héroine de sa nouvelle, « Carmen » (33 pages).

 

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