L’Albaicin de Grenade

L’Albaicín est le quartier arabe andalou par excellence. Habité depuis le XIe siècle,  c’est sous la dynastie nasride qu’il se transforme en solide foyer urbain accueillant les médinas, les principales résidences et les grandes mosquées. Pour le visiter, un itinéraire part de la Plaza Nueva, contiguë à la place Santa Ana, où se dresse l’église du même nom. La basilique avait été projetée par l’architecte de la Renaissance, Diego de Siloé. Les travaux ont commencé en 1501 et se sont achevés soixante-deux ans plus tard. Sa façade est magnifique, de même que la tour mudéjare et la grande chapelle, décorée d’une belle armature de faîtage mauresque.


La fameuse "Carretera del Darro"

La fameuse « Carretera del Darro »

La rivière Darro coule à gauche du chemin. Les édifices enfoncent leurs fondations dans la berge du cours d’eau et les ponts que l’on voit sur la droite mènent aux quartiers populeux de l’Almanzora et de l’Antequeruela, accrochés aux flancs de l’Alhambra. Située dans l’une des premières ruelles qui montent à l’Albaicín, la Casa de los Pisas est un palais dédié à la vie et à l’œuvre de saint Jean de Dieu, dirigé aujourd’hui par l’ordre religieux des Hospitaliers. La Cuesta de Santa Inés, en face du pont de la Cabrera, mène au couvent du même nom. Devant les vestiges du pont du Cadí qui reliait autrefois l’Alhambra à l’Albaicín, El Bañuelo est un des bains arabes les plus anciens et les mieux conservés d’Espagne.

Sa construction date du milieu du XIe siècle. De plan rectangulaire, il est orné d’un jeu d’arcs outrepassés soutenus par des chapiteaux de différentes époques historiques. On peut encore apprécier, à l’intérieur, les salles classiques des hammams. Les salles froide, tiède et chaude ont accueilli en leur temps les habitants de ce quartier très peuplé, traditionnellement artisanal et commercial.

Si l’on continue par la Carrera del Darro, on arrive au Zafra, fondé en 1520 par Hernando de Zafra, Secrétaire des Rois Catholiques. Le portail de la basilique est de style Renaissance et on peut  voir, à l’intérieur, une maison maure datant du XIVe siècle.


Vues sur la mosquée et sur les maisons typiques de l'Albaicin

Vue sur la mosquée et sur les maisons typiques de l’Albaicin

La Casa de Castril est un palais du XVIe siècle qui abrite actuellement le musée d’Archéologie de Grenade. Son impressionnante façade de style plateresque est attribuée à Diego de Siloé.  Dans cet édifice, l’élément le plus remarquable est le linteau du portail, sur lequel sont sculptés les écussons des armes des anciens résidents. À l’intérieur, l’escalier et le patio à arcades attirent le regard. Les salles d’exposition contiennent un vaste échantillon des différentes cultures qui sont passées par  Grenade et sa province, notamment sur la préhistoire, la civilisation romaine et les premières années de la domination musulmane.

En face de la Casa de Castril, l’église San Pedro et San Pablo est dotée d’un parvis ouvert donnant sur la berge de la rivière. Son plan en forme de croix latine s’enrichit de chapelles de style Renaissance dans lesquelles on vénère des effigies baroques d’une inestimable valeur artistique. Une superbe toiture mudéjare couronne l’église. La rue Gloria monte à l’église San Juan de los Reyes, construite au-dessus des ruines d’une  mosquée. Le campanile chrétien a été érigé sur le vieux minaret du XIIIe siècle. La Carrera del Darro se termine dans le Paseo de los Tristes, un des lieux les plus animés et cosmopolites de Grenade. Depuis cette avenue, la vue sur l’Alhambra est magnifique, avec la tour de Comares occupant le devant de la scène. Après avoir franchi le Puente de los Tristes, un chemin mène à la fontaine de l’Avellano (le noisetier), lieu de rencontre des penseurs, musiciens et poètes depuis le début du XXe siècle. Des personnages de l’envergure de Ganivet, Falla ou Lorca y sont venus. La Cuesta del Chapiz passe devant le palais des Córdova, siège des Archives municipales de Grenade. Plus haut, la casa del Chapiz abrite de nos jours l’École d’études arabes.

Considérée comme la plus célèbre et la plus grande des maisons maures de la ville, elle accueille deux logements arabes magnifiquement décorés, datant du début du XVIe siècle.

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